Cette pierre se trouve derrière le musée de la vie wallonne à Liège
Il s'agit probablement d'un chronogramme .
Elle parle de l'année 1740 , date qui est gravée en fin de
texte .
Une année de calamités,
dit le chroniqueur , un très rude hiver , des grandes eaux à trois
reprises , le décès du pape Clément XII , de l'Empereur Charles VI , et de la
tsarine ....
L'hiver 1740 , est
dans les mémoires comme " l'année
du long hiver " .
"S'en soucier comme de l'an 40" , c'est peut être
cette année là , marquante , qui est restée dans l'expression.
En tout cas , une année suffisamment effroyable pour que
quelqu'un grave à Liège son souvenir dans la pierre .
« Un des plus terribles hiver à Liège fut sans doute
celui de 1740 ( il en fut de même pour toute l’Europe). Cette année fut
d’ailleurs appelée : la calamiteuse !!
Dans la cour d’un établissement de la place Xavier Neujean
subsiste une pierre de l’époque qui mentionne leurs horreurs marquant cette
année qui a peut-être donné naissance à ces dictons wallons où se mêle «
l’an quarante ».
L’hiver 1740 commença tôt. Durant septante jours, des gelées
noires avaient donné leur mesure en transformant l’eau de cruches, déposées
dans des pièces chauffées, en glace extra-dure ! !
Pendant six semaines, la Meuse fut gelée au point qu’elle
permettait sur son plan la circulation de lourds chariots de houille.
La glace emprisonne tous les bras de Meuse, les cours de
l’Ourthe et les autres rivières de la région jusqu’au 24 février.
Le froid se fit moins rude dès ce jour mais les gelées et
les tempêtes de neige se manifestèrent, si l’on en croit les chroniqueurs,
jusqu’au début de juin !
La persistance du froid fut responsable de la destruction
des récoltes en fruits et légumes. Et cela, en ces temps où les conserves
alimentaires n’étaient point industrialisées comme de nos jours, constituait
une véritable catastrophe pour le peuple.
Mais le gel allait ajouter au tragique de la situation créée
en hiver. Une avalanche de glace faillit emporter les deux seuls ponts existant
sur la Meuse sur l’Ourthe, ceux des
Arches et d’Amercoeur. Et puis, des crues subites, amenées par la fonte des
neiges, créèrent les inondations les plus dévastatrices que Liège connut
jamais. Toutes les rues de la ville basse disparurent sous le torrent des eaux qui
reversaient les murailles et les maisons. Les eaux charrièrent des meubles, des
poutres, des arbres, du bétail noyé ; leur niveau atteignit les autels des
églises Saint-Denis, Saint-Paul et Saint Barthélemy.
Nombreux furent les personnes qui moururent de faim. Beaucoup de gens du peuples, pour subsister pendant les cinq semaines que durèrent ces inondations, furent contraints de se nourrir d’herbage. «
Nombreux furent les personnes qui moururent de faim. Beaucoup de gens du peuples, pour subsister pendant les cinq semaines que durèrent ces inondations, furent contraints de se nourrir d’herbage. «
Dieudonné Boverie in « La Meuse « du 27 février 1956